1. |
Les Gants
03:10
|
|||
Nous étions trois filles
Toutes trois du temps.
Maman nous fit faire
Trois cotillons blancs.
Tout galonné galonné en blanc.
Tout autour galonné d’argent.
J’étais la plus petite,
J’ai eu le plus grand.
J’ai pris mes ciseaux,
J’en coupais un rond.
Avec ces rognures,
Je me suis fait des gants.
Je les ai portés
Chez ma grand maman.
Et je lui ai dit :
- Serre-moi ces gants.
Je ne les mettrai
Que trois fois par an.
Le jour de la Pentecôte
Et de la Saint Jean.
Le jour de mon mariage
Où je rirai tant.
Le lendemain encore
Que je pleurerai tant.
|
||||
2. |
L'Epine Dans Le Soulier
02:36
|
|||
L’autre jour en allant danser,
La farira dondé,
Une épine entre dans, ah ! ah !
Dans mon, hé ! hé !
Dans mon soulier.
La farira lariraré,
La farira dondé !
Une épine entre dans mon soulier,
La farira dondé,
Un officier vient pour, ah ! ah !
Vient pour, hé ! hé !
Vient pour me l’ôter.
La farira lariraré,
La farira dondé !
- Nous ne voulons pas d’officier,
Nous ne voulons que nos bergers,
Le dimanche ils nous font danser,
La contre danse et le passe-pied,
Puis ils viennent pour nous saluer,
Et ils obtiennent un doux baiser.
|
||||
3. |
Le Déserteur
04:04
|
|||
Je me suis engagé
Pour l’amour d’une brune.
L’hôtesse qui m’a logé
M’a très mal conseillé :
Je me suis en allé
Sans avoir mon congé.
Dans mon chemin faisant,
Je rencontre mon capitaine
Mon capitaine me dit :
- Ou vas-tu sans souci ?
- Je vais dans ces vallons
Rejoindre mon bataillon.
Mon capitaine me dit :
- Ce n’est point-là ta route.
J’ai mis mon habit bas,
Mon sabre au bout d’mon bras,
Je me suis battu là
Comme un vaillant soldat.
Au premier coup portant
J’ai tué mon capitaine.
Mon capitaine est mort
Et moi, je vis encore.
Avant qu’il soit trois jours,
Ce sera à mon tour.
M’ont pris, m’ont emmené,
De sur la place d’armes.
Ils m’ont bandé les yeux
Avec un mouchoir bleu,
Pour me faire mourir
Sans me faire languir.
Qu’on entoure mon cœur
Dans une serviette blanche
Qu’on l’envoie à Paris
A ma chère bonne amie
Sitôt qu’elle le verra
Elle s’en repentira.
Tout le regret que j’ai
C’est de ma pauvre mère
Elle qui m’a tant pleuré
Quand j’me suis engagé
Elle n’aura pas l’plaisir
De me revoir au pays.
|
||||
4. |
||||
Qui veut savoir complainte
C’est d’un jeune amoureux
C’est d’un jeune amoureux
Le désespoir l’emporte :
Il voudrait voir sa mie.
Sa chère amie qu’est morte.
Le Satan vient lui dire
« Que me donneras-tu ?
« Oh ! Je te donnerai
Ma bague d’or jolie
Si tu veux mi mener
Au proche de ma mie.
Le Satan, il le prend
Plus vite que le vent,
L’a porté, l’a mené
Dans une grande allée
Là vou qu’ils ont trouvé
Une porte fermée.
Le Satan a frappé,
La porte s’est ouvri :
De là il est entré
Dans une grande chambre
Ous qu’il a vu sa mie
Dans une flamme ardente.
« Oh ! Dis-moi donc ma mie
Qui s’qui t’a mise ici ? »
« C’est l’démon, mon amant,
Nuit et jour me tourmente
Pour ce maudit péché
Que l’on commit ensemble.
Oh dis-moi donc ma mie
Si j’pourrais te retirer
Oh non non non mon amant
La chose est impossible
Tu me ferais souffrir
Les peines les plus horribles
Oh dis-moi donc ma mie
Si j’pourrais te toucher
Oh non non non mon amant
Ne touche pas à mes membres
Mes membres sont plus chauds
Que les tisons qui flambent
Oh dis-moi donc ma mie
Que faut-il dire chez vous ?
Dis à ma sœur l’ainée
Qu’elle soit fille sage
Qu’elle ne soit pas comme moi
Libre au libertinage
|
||||
5. |
||||
- Qu’as-tu donc à vendre ? (bis)
- J’ai encore à vendre. (bis)
Les souliers de Jeanne.
Ils sont vendus.
Argent reçu,
Je m’en repens.
Il n’est plus temps.
Consolez-moi ma mère,
J’ai d’l’argent pour bouère !
- Qu’as-tu donc à vendre ? (bis)
- J’ai encore à vendre. (bis)
Les beaux bas de Jeanne,
Ils sont vendus…
… Les jupons de Jeanne.
… La belle robe de Jeanne.
… Le corset de Jeanne.
… La chemise de Jeanne.
… Le bonnet de Jeanne.
- Qu’as-tu donc à vendre ? (bis)
- J’n’ai plus rien à vendre. (bis)
Et tout est vendu.
Argent reçu,
Je m’en repens.
Il n’est plus temps.
Consolez-moi ma mère,
J’n’ai plus d’argent pour bouère !
|
||||
6. |
Renaud Le Tueur de Femme
03:43
|
|||
Renaud voulant s’y marier
Danvec la fille d’un chevalier,
La veille de ses noces arrivée,
Cent lieux de loin l’a t’emmené.
La belle fut pas milieu du bois,
Elle lui dit : Renaud, j’ai soif.
- Beuvez, la belle, votre clair sang,
Jamais vous n’y boirez de vin blanc.
La belle fut pas trois quarts du chemin,
Elle lui dit : Renaud, j’ai faim.
- Mangez, la belle, mangez vos mains,
Jamais vous n’y mangerez de pain.
La belle fut pas l’arrivé,
La voù que sont ces dames noyées :
- Et vous, madame la princesse,
La quatorzième vous serez.
Allons, la belle, préparez-vous,
Je vous l’ai dit, débillez-vous,
Posez votre chemise de lin
Qu’est aussi blanche que le satin.
C’est pas l’état d’un chevalier
De voir les dames se débiller ;
Mais c’est la place d’un chevalier
D’y avoir les deux yeux bandés.
Quand de Renaud a vu cela,
Pris son mouchoir, ses yeux banda.
La belle s’approche pour l’embrasser,
Dans la rivière elle l’a jeté.
Renaud croyant s’y rattraper
Après une branche de laurier,
La belle tira sa claire épée,
La branche de Laurier a tranchée.
- La belle, donnez-moi votre main,
Je vous épouserai demain.
- Plonge Renaud, pêche au fond,
Les dames que t’as noyées y sont.
- Hélas ! La belle, qui t’remmènera ?
Vraiment, Renaud, ce ne sera pas toi,
Ce sera mon p’tit cheval grison
Qui va plus vite que le postillon.
- Que diront donc tous tes parents
De te voir venir sans ton amant ?
- Je leur dirai que j’ai fait de toi
Ce que tu croyais faire de moi.
|
||||
7. |
||||
C’était le roi dessus son pont
Tenant sa fille en son giron :
- Ma fille, quittez ce chevalier
Qui n’a ni maille ni denier
- J’aime Dijon, je l’aimerai,
J’aime Dijon pour sa beauté,
Je l’aime plus que mes parents
Et vous mon père, que j’aime tant
- Qu’on aille chercher mes cavaliers
Pour mettre ma fille emprisonnée
Qu’on la mène dans une tour
Que l’on n’y voit ni nuit ni jour.
La belle y est restée sept ans
Sans voir aucun de ses parents.
Au bout de la septième année
Son père s’en fut la visiter.
- Bonjour, ma fille! - Bonjour papa !
- Comment ça va? - Ça va bien mal.
J’ai un coté blessé des fers
Et l’autre qui est mangé des vers.
Mon cher papa, n’auriez-vous pas
Quelques deniers à me donner?
J’en ferai part à mon geôlier
Qu’il me desserre un peu les pieds.
- Oh! oui ma fille oh! oui j’en ai
Quinze boisseaux biens mesurés
Qui sont tout prêt à te donner
Si tes amours tu veux changer.
- J’aimerai mieux pourrir dans la tour
Que d’abandonner mes amours.
- Dedans la tour tu pourriras
Ou tes amours tu quitteras
Le beau Dijon passant par là
Un mot d’écrit il lui jeta :
Faites-vous morte, ensevelie,
Que l’on vous porte à Saint-Denis.
La belle n’y a pas manqué,
S’est faite morte et emportée :
Cinquante prêtres, autant d’abbés,
Pour mener la belle enterrer.
Le beau Dijon passant par là :
- Arrêtez prêtre, arrêtez là !
Puisque ma mie est trépassée,
Permettez-moi de l’embrasser.
Il a tiré ses ciseaux fins
Pour découdre le drap de lin.
A chaque point qu’il décousait,
Voyait sa mie lui souriait
Voyez, voyez la trahison
De ma fille et du beau Dijon !
Faut à présent les marier,
Qu’on en entende plus parler.
Garçons et filles qui veulent s’aimer,
Personne ne peut les empêcher…
Cinquante prêtres, autant d’abbés
Pour mener la belle marier.
|
||||
8. |
La Femme Qui Se Déguise
04:39
|
|||
J'ai vu jouer un plaisant tour,
On en parlera plus d'un jour.
Venez tous entendre l'histoire
D'un homme qui aime ces belles catins.
Mais sa femme étant jeune et belle
En souffre avec ce libertin. (bis)
Un jour, étant corrompu d'vin,
Il s'en va faire son badin ;
Il s'en y va dans une auberge
Pour y dépenser son argent.
Il demande à madame l'hôtesse
Une femme pour passer son temps. (bis)
Madame l'hôtesse lui répondit :
- J'en sais bien une qu'est fort jolie.
Elle est jolie, jolie et belle,
Vous en auriez de l'agrément.
Montez en haut, dedans ma chambre,
Elle va venir dans un moment. (bis)
Madame l'hôtesse, sans plus tarder,
Vers chez sa femme s'en est allée :
- Levez-vous promptement, madame,
Venez tout aussitôt chez nous.
Vous y gagnerez des pistoles
A un monsieur qu'est votre époux. (bis)
La jeune dame ne veut pas y aller :
- Non, non, il me reconnaîtrait.
- J'ai un habit d'espagnolette
Qui vous ira fort bien au corps ;
Ma jeune dame, il faut le mettre,
Vous y gagnerez des louis d'or. (bis)
La jeune dame, quittant ses habits,
De ceux de l'hôtesse elle s’est vêtis.
Elle s'en alla dedans la chambre,
Y salua ce beau monsieur.
- Ma jeune dame, prenez vos aises ;
Nous rirons bien tantôt nous deux. (bis)
Quand ils eurent bien fait leur fracas,
Deux cents pistoles il lui compta.
La jeune dame le remercie,
Tout en lui souhaitant le bonsoir :
- Je serai ta fidèle amie,
J'espère encore de te revoir. (bis)
Elle quitte ses habits derniers,
Elle reprend ses habits premiers.
Elle s'en y va dans son ménage
Raccommoder ce qu'il fallait.
Et son mari, tout comme un sage,
Revient un peu de temps après. (bis)
Sa femme lui dit : - Mon ami,
De là-voù viens-tu aujourd'hui?
- Je viens du cabaret, ma femme,
Où j'ai dépensé mon argent.
- Et moi, et moi, toujours j'en gagne,
Toujours en bien m'divertissant. (bis)
Voilà ma bourse bien garnie
De ce que j'ai gagné cette nuit.
J'ai fait plaisir à un bon drôle
Que tu connais tout comme moi :
Il m'a donné deux cents pistoles
Pour y avoir promis la foi. (bis)
|
||||
9. |
Une Vie D'Ivrogne
02:56
|
|||
Ne vous étonnez pas
Si dans tous mes repas
Je chéris la bouteille.
Moi, quand ma mère me fit,
Je n’avais pas de lit
Que l’ombre d’une treille.
Sitôt que je fus né
Ils m’avont présenté
Les blancs seins d’une dame.
Le lait de ces blancs seins,
C’est pire que du venin.
Grand Dieu ! Je rendais l’âme.
On m’mit dans un berceau,
Je criais comme un veau.
Faisant des cris étranges,
On m’change de berceau.
Sur le fond d’un tonneau,
Je dormais comme un ange.
A l’âge de trois mois,
M’suis enivré trois fois.
Mon père m’a dit courage !
Courage, mon enfant.
Quand tu seras plus grand,
Tu boiras bien davantage !
A l’âge de sept ans,
Comme les autres enfants
On m’envoie à l’école.
Je vendais tout mon pain,
C’est pour avoir du vin.
J’étais un gars pas drôle.
A l’âge de quinze ans
Mon père me dit : - Enfant,
Quel état veux-tu prendre ?
- Charpentier, menuisier,
C’est de fort bons métiers.
Tailleur je veux me rendre.
Ils m’ont mis à Paris,
Ils m’ont mis apprenti.
Oh ! Dans la rue Dauphine,
Lavoir soir et matin,
Avec d’autres copains ;
J’allais boire ma chopine.
Pauvre garçon tailleur ;
Tu as donc du malheur
Faisant ton tour de France !
Les poux te mangeront.
La gale et les morpions,
Voilà ta récompense.
Je voudrais qu’il fut nuit.
Que le diable fut rôti,
Que ça fut demain fête !
Cent écus de comptés
Qui fussent bien gagnés.
J’dirais : - Adieu mon maître !
|
||||
10. |
Le Beau Flamand
05:33
|
|||
C’était un beau flamand,
S’en allant voir sa blonde.
S’en allant voir sa blonde,
En voulant lui parler,
En lui disant la belle :
- Voudrais-tu bien m’aimer ?
- Flamand ! Joli flamand,
Comment veux-tu qu’je t’aime.
Tous les jours, j’entends dire
Par un de mes parents
Qu’en ton pays de Flandre,
Tu as femme et enfant.
- C’est les mauvaises langues
Qui t’ont dit ça la belle.
Dans mon pays de Flandre,
Ah ! Je t’emmènerai
Dans la ville de Lille,
Belle je t’épouserai.
- Flamand ! Joli flamand,
Quoi donc je f’rons en Flandre ?
- J’y monterons boutique,
Boutique de gros marchand,
Vendant sa marchandise.
Gros marchand négociant.
- Flamand ! Joli flamand,
Quelle sorte de marchandise ?
- J’y venderai des jupes,
Des jupes de velours.
De la belle dentelle,
Brodée tout alentour.
Le lendemain matin jour,
Le beau galant s’y lève.
Le beau galant s’y lève
En la remerciant,
En lui disant : - La belle,
J’ai femme et enfants.
- Tu as grossi ma taille,
Tu as pâli mes couleurs.
Tu m’as trompé galant,
Tu t’en repentiras.
En passant la rivière,
Ingrat, tu périras.
-Non je ne périrai pas,
Ma tant jolie maîtresse.
J’y connais la marine,
J’y sais fors bien nager.
J’y passerai la rivière,
La belle s’en m’y noyer.
|
Streaming and Download help
If you like Nick Vanmoryan, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp